Visiter les maisons abandonnées et en ruine des Landes de Sidimotes, voilà bien une passion étrange... Un jour, alors que vous faisiez votre exploration mensuel, vous découvrez dans un grenier un coffre en bois pourri avec une serrure rouillée. Tout bourrin que vous êtes, vous attrapez votre hache et détruisez le lien métallique qui permettait au coffre de tenir debout.
Quelques Araknes, sans doute dérangées par le bruit que vous faites dans ce silence désertique, se faufilent entre vos pieds, vous faisant sursauter un moment.
Vous découvrez dans le tas des débris du coffre, un livre avec une couverture de cuir de Porkass, et une reliure en métal, provenant sans doute d'une contrée lointaine dont l'existence et la provenance vous échappe. Peut-être un mélange incertain de Bakélélite et d'Aluminite.
Le titre en or vieilli par le temps attire votre regard, sur lequel vous restez figé un instant.
Vous enlevez les multitudes de cadavres de divers insectes du titre avec votre manche et vous commencez à lire :
Étude théologique d'une vie, chapitre I.
Astrub, 632, Flovor, 12.La pluie ruisselle sur les tuiles des maisons de capitale d’Amakna, ainsi que sur les quelques feuilles des majestueux frênes et châtaigniers qui, il y a trois mois encore, permettaient aux citoyens de se reposer à l’ombre d’un arbre frais, sur lequel les rayons du Soleil se reflétaient, éclairant ainsi les façades fleuries des demeures de la cité.
Maintenant, c’est l’automne, et ces feuilles qui jadis nous abritaient, sont pratiquement toutes sur le sol et craquent sous mes pieds, m’offrant le frisson injuste d’être suivit.
Il faut dire que la journée n’a pas été des plus calme pour moi. Pourchassé inévitablement par la multitude de créatures formant la biodiversité de la région, l’idée de tuer impitoyablement mes agresseurs me répugnait. Pour quelles raisons, injustement réparties dans ce monde, aurais-je plus le droit que les autres êtres vivants de survivre ? Survivre ? Le but de toute ma vie se résumait-il à un simple mot ? Je sortais tout juste du camp d’entraînement, situé à l’époque entre Astrub et Tainéla, accueilli par Altaïr, maintenant possesseur du Donjon des Bouftous, et je rêvais déjà d’aventure.
Foret des Abraknydes, 633, Novamaire, 23. J’ai bien évolué depuis la dernière fois. Mon expérience au combat me permet maintenant de taper plus fort, plus vite et d’esquiver plus efficacement les attaques de mes adversaires. Je sens la puissance de mon Dieu Iop grandir en moi. Je ne sais pas encore la maîtriser et mon talent de guerrier est de plus en plus meurtrier. J’ai peur de ce que je suis capable de faire et de ce que je deviens, que dois-je faire ? Est-ce dû à ma récente rencontre avec Dark Vlad ? Son aura démoniaque a peut-être submergée mon âme. Le dilemme des actions démoniaques dans un corps habité par un esprit angélique déchire ma conscience un peu plus chaque jours.
Demain, j’irais demander à Iop en son temple. Peut-être pourra-t-il m’aider.
Village d’Amakna, 633, Descendres, 05.J’ai appris il y a une semaine, l’existence d’une prophétie : lorsque la déesse Nova rompra définitivement ses liens avec le Dieu Iop, celui-ci descendra en Monde des 12 exercer sa vengeance à travers le corps d’un de ses disciples, détruire à jamais la paix en terres d’Amakna. Serais-je cette enveloppe charnelle ? « Les astres ne mentent pas, quelque chose s’est passé il y a peu de temps, mais mes talents divinatoires s’arrêtent là ». Voilà ce que m’a répondu un Xélor.
Si c’est bien moi, ce journal ne sera plus sous peu...
Village de Sufokia, 636, Jouiller, 14.La puissance de Iop est en moi !
Voilà 3 ans que je doutais mais depuis quelques jours, le surplus de cette puissance déborde de mon corps ! Une aura m’entoure à tous mes déplacements, je suis invincible. Mon Dieu me permet d’obtenir des mes ennemis vaincus avec un acharnement sur leur corps frêle à la limite de devenir blasphémateur, un équipement surpuissant ! Mon épée est capable de détruire un barrage de Craqueleurs des Plaines en un seul coup. Je crois que les liens établis avec ma monture augmentent ma puissance de frappe et ma vitalité. Peut-être qu’elle aussi est habitée par Iop ?
Temple Iop, 637, Septange, 24.Que m’as-tu fait Iop ?!
Tu m’as transformé en machine de guerre, pire, en monstre ! Tu m’as forcé à détruire les personnes qui m’étaient les plus chers ! Tu m’as forcé à réaliser des actions qui me répugnent ! J’ai mis le Village des Dragoeufs à feu et à sang, suivant aveuglément tes ordres, sans refouler aucunes larmes, sans avoir les moindres remords. Je ne suis plus un homme par ta faute ! Mes actions, ou plutôt tes actions, ont rayé de la liste ce qui faisait de moi un Iop !
Tout ceci est trop abominable, pour être vrai. Peut-être suis-je en train de rêver ?
Ou peut-être m’as-tu choisi pour remplacer Dark Vlad ?
Je vais m’exiler... Loin des hommes... Loin de la violence que tu peux m’obliger à faire...
Peut-être est-ce pour la même raison que Dark Vlad s'est caché dans le labyrinthe.
J’irai à mon tour en ce lieu isolé de toute civilisation. Et j’y resterai...
Labyrinthe du Dark Vlad ( ou plutôt ce qu’il en reste ), date inconnue.
Je ne sais plus quand je suis.
Mais si vous trouvez ce journal, c’est que je ne suis peut-être plus de ce monde.
Un spectre errant à jamais dans le labyrinthe, aux côtés de Vlad, mon ami, le seul qui puisse me comprendre...
Ne commettez pas mes erreurs...
Peut-être ce journal vous aidera-t-il ?
Ou peut-être vous anéantira-t-il...
Tout comme moi...
Adieu,
I op f.
Vous essayez de décoder l'auteur de ce journal, mais l'écriture semble trop raturée et trop ancienne pour être lue. Vous sortez donc de la baraque pourrie, utilisant une fois de plus une potion de cité.
Vous abusez des Zaapis vous entourant, afin de vous rendre rapidement à la bibliothèque, interroger le « Livre des 12 » et d'en savoir plus sur cette histoire.
Vous découvrez avec stupeur que cette histoire était vraie, mais que les forces des Dieux de ce monde restent encore mystérieuses.
Mais une puissance inconnue, peut-être divine vous submerge.
Vous pensez rêver en croyant voir une silhouette imposante sortir des mémoires d'un Iop, noire comme son âme qu'il décrit dans son livre. Noire comme ses actions. Noire comme sa vie.
Vous sortez de la bibliothèque pour vous rendre une fois de plus à la taverne, pour oublier, comme beaucoup. Un frisson parcours votre dos et vous croyez entendre, sans voir personne aux alentours, quelque chose comme « Je suis là »...